LA FSU/MAE EXIGE UN PLAN SOCIAL POUR LES 13 AGENTS DU RESEAU CONSULAIRE DU MAROC LICENCIES EN MAI PROCHAIN

vendredi 18 mars 2016
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Le nouveau Ministre des Affaires Etrangères a souhaité rencontrer les représentants des personnels le 17 mars 2016.

La FSU/MAE avait prévu d’évoquer avec le Ministre les sujets qui lui tiennent à coeur, notamment la gestion des ressources humaines au sein du MAEDI - toutes catégories confondues - aussi bien en administration centrale que dans les postes à l’étranger.

Mais en raison des annonces faites par l’Ambassadeur de France à Rabat le 8 mars dernier, la FSU/MAE a fait le choix d’interpeler le Ministre, et d’exiger un plan social d’accompagnement pour les 13 recrutés locaux du réseau consulaire licenciés en mai prochain.

Le Ministre a assuré avoir écouté et entendu la demande formulée par la FSU/MAE, et précisé qu’il sera attentif à ce dossier et que les situations individuelles des agents concernés seraient examinées au cas par cas.

"RESPECT DU DROIT ET DROIT AU RESPECT" - plus que jamais la devise de la FSU/MAE prend ici tout son sens.

Parce qu’elle ne peut pas cautionner des licenciements structurels à moindre coût, la FSU/MAE entend bien négocier avec l’administration un plan social digne de ce nom, au nom du respect dû aux agents qui ne méritent pas d’être traités comme ils le sont, même dans un contexte budgétaire contraint.

Ces agents ont servi l’Etat français avec dévouement et sans faillir pendant de nombreuses années ; la seule application stricte du droit local, qui ne leur est pas favorable, n’est pas acceptable.

Des indemnités compensatrices sont légitimes, tout comme l’évaluation du coût du pretium doloris.

Vous trouverez infra - in extenso - la déclaration lue par la secrétaire générale de la FSU/MAE au Ministre.

Monsieur le Ministre,

Vous avez bien voulu recevoir les représentants du personnel un mois après votre prise de fonctions au MAEDI et la FSU/MAE vous en remercie.

Comme il est d’usage, la FSU/MAE avait prévu d’échanger avec vous sur les sujets qui lui tiennent à cœur ; elle aurait également aimé vous voir lui préciser vos intentions à l’égard des agents de ce Ministère, et vos ambitions pour le MAEDI pour les mois à venir, au-delà de la poursuite des actions entreprises par votre prédécesseur.

La FSU/MAE est malheureusement rattrapée par les annonces faites aux représentants des personnels par l’Ambassadeur de France à Rabat le 8 mars dernier, lors d’une réunion organisée à la demande de ces derniers.

Contrainte par l’actualité, elle a préféré repenser son intervention et exige aujourd’hui - conjointement avec son partenaire officiel local l’Union Marocaine du Travail – un plan social pour les 13 agents de recrutement local du réseau diplomatique et consulaire du Maroc, licenciés au 31 mai prochain.

13 agents sur un effectif total de 175 répartis dans tout le pays dont plus de la moitié – 7 agents – pour le seul Consulat de France à RABAT.

La vente de deux bâtiments appartenant à l’Etat français, qui abritaient jusqu’ici le consulat général de France à RABAT et le service des visas, s’accompagne d’une relocalisation des services sur le campus diplomatique et de la suppression de fonctions support qui touche 7 agents :

  • âgés de 49 à 58 ans,
  • dont l’ancienneté de service varie de 12 à 31 ans,
  • qui à la date de leur licenciement resteront devoir rembourser des emprunts immobiliers pendant une durée comprise entre 2 et 20 ans,
  • et qui auraient dû – compte tenu de l’âge légal de la retraite dans le pays – continuer à servir l’Etat français entre 2 et 11 années, avec dévouement et loyauté, comme ils l’ont toujours fait.

La CCL, instance locale de dialogue social compétente en matière de licenciement, n’a pas été saisie à ce jour ; l’accord-cadre relatif aux CCL, s’il n’a certes pas d’impact juridique direct, constitue néanmoins un engagement moral fort, qui de fait engage les parties signataires et lui donne donc une force contraignante.

Il n’est pas prévu d’informer les collègues licenciés avant la fin du mois de mars, alors que les licenciements doivent prendre effet en mai prochain !

Monsieur le Ministre, ces agents ne méritent pas d’être traités ainsi, de la pire des façons qui soit, sans ménagement, de manière innommable.

Monsieur le Ministre, c’est la mise en place d’un plan social que la FSU/MAE exige aujourd’hui, en sus des indemnités légales de licenciement, et ce pour plusieurs raisons :

  • elle rejette la préoccupation de l’Administration de « restructurer à moindre coût »,
  • quand bien même il s’agit de licenciements d’ordre structurel, le ressenti des agents licenciés a un coût et la FSU/MAE entend bien le négocier avec l’administration,
  • elle pense sincèrement qu’une administration qui entend rayonner dans le monde entier ne peut pas se permettre de se comporter ainsi.

Monsieur le Ministre, nos collègues au Maroc vont dans quelques jours se retrouver sans emploi, sans couverture sociale pour eux-mêmes et leur famille ; bon nombre d’entre eux ne pourront plus honorer leurs échéances de remboursement d’emprunt immobilier et perdront le logement qui les abrite avec leur famille.

Monsieur le Ministre, si comme votre prédécesseur vous estimez être responsable de la conduite d’une politique publique, mais aussi garant du bon fonctionnement du Ministère que vous dirigez, vous saurez donner à cette triste histoire la conclusion honorable et digne qu’elle mérite.

Pour le MAEDI, vous aurez à cœur de ne pas laisser ternir son image, et de lui obtenir des moyens humains et financiers à hauteur des ambitions affichées.

Monsieur le Ministre, les agents ne se nourrissent pas de belles paroles ; ils attendent de votre part un véritable engagement, un affichage clair de la politique que vous entendez mener dans les mois à venir, un affichage tout aussi clair des ambitions en leur faveur, et des moyens que vous comptez mettre en œuvre pour les réaliser.

Je terminerai monsieur le Ministre par l’inquiétude des agents qui est grande aujourd’hui ; la réalité est certes contraignante, inutile de se voiler la face, mais il faut sans tarder examiner toutes les options possibles pour mettre en place le plan social exigé.

Monsieur le Ministre, la volonté politique seule ne suffit pas ; le budget de notre ministère régalien doit être revu à la hausse, pour aller de l’avant et permettre le rayonnement de la France à l’étranger.

La FSU/MAE vous demande Monsieur le Ministre de défendre ce Ministère et toutes les catégories de personnels qui le servent.

Je vous remercie./.