Un déplacement riche d’enseignements et un triste constat

vendredi 17 juin 2011
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Le syndicat SUPMAE-FSU et l’USASCC ont organisé une tournée syndicale à Madrid les 14 et 15 juin.
A cette occasion nous avons rencontré toutes les catégories d’agents présents en Espagne, les titulaires, les recrutés locaux et les contractuels exerçant aussi bien à la chancellerie diplomatique, à l’institut, au consulat général ou au SCAC. C’est d’évidence lors de ces déplacements et au contact direct des agents que l’ampleur du désastre des réformes et les craintes fondées tant par les personnels que par les organisations syndicales transparaissent le mieux.

Des flux tendus, des indemnités en berne, un bien piètre management, des rivalités corrosives dans la hiérarchie, un manque absolu de perspective d’avenir et des formations trop moyennes, sont à l’origine d’un vrai malaise social et d’un climat plus que délétère à Madrid. Il semble pourtant logique qu’un agent serein et content est professionnellement beaucoup efficace qu’un agent qui en allant travailler s’attend chaque jour au pire. Nous avons relevé des cas frisant même le harcèlement.

Sur la même échelle de gravité pour les recrutés locaux la fusion SCAC-EAF assorti d’un dialogue social faisant montre de graves carences pour ne pas dire d’inexistence, de transmission d’informations tronquées, de menaces à peine voilées de licenciement en cas de non signature de contrats et le même manque de perspective d’avenir que pour les titulaires font peser sur ces agents une épée de Damoclès insupportable doublée d’un sentiment compréhensible de relégation. Pourtant, nous avons rencontré des agents ouverts, professionnels, perspicaces et qui à tout le moins ne méritent pas le traitement qui leur est réservé.

La cerise sur le gâteau est la position et l’image de l’employeur France.
Si nous ne sommes pas du tout en accord avec les réformes des Politiques publiques de la France (RGPP), il n’empêche que l’Espagne a des lois protectrices à l’égard des employés. Les lois espagnoles imposent entre autres des structures de négociations collectives et non pas individuelles. La France doit respecter les lois des pays d’accueil et ce n’est pas le cas !! Certes, le manque de transparence permet à l’Etat de faire admettre aux personnels qu’il emploi tout et n’importe quoi, d’une part ce n’est pas légal ni moral mais de plus quelle belle image que nous donnons là !!

Le respect et le plein fonctionnement des instances de dialogue social telles que la CCL/CCP et le "comite de empresa" pour la loi espagnole sont une priorité pour SUPMAE. Au titre local, la présence d’un délégué de CCOO, syndicat partenaire, a permis de mettre à jour de nombreux points importants qui permettront un travail commun et concerté dans l’intérêt de tous les personnels que l’administration a parfois tendance à renvoyer dos à dos mais que nous nous engageons à rappeler à ses devoirs.

Lors de la rencontre mercredi 15 avec les dirigeants de l’Ambassade de France SUPMAE-FSU et l’USASCC ont exigé le respect du socle obligatoire de la loi espagnole qui passe par le respect des personnels, de leurs statuts et de leurs vies.

Enfin, et c’est la moindre des choses nous demandons à ce que les agents, quels que soient leurs statuts puissent exercer leurs activités sereinement sans plus de pression morale entachée injustice. Tout le monde y gagnerait.

Il semble que nous ayons été écouté et entendu par les Affaires Etrangères mais nous restons très vigilants et si à la rentrée les situations que nous avons clairement exposées n’ont pas trouvé de solutions dans le respect des lois, de l’éthique et du bon sens nous n’hésiterons pas un seul instant à entamer des mouvements d’ampleurs.

Un plus grand nombre de syndiqués dans nos organisations est la meilleure garantie pour préserver l’avenir dans les situations d’économie et de pression que subissent les personnels.


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